Úlfhéðnar

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The Becoming™

Soyez attentifs jeunes Úlfhéðnars et écoutez la légende de tristesse et de souffrance dont notre race est issue. Souvenez-vous à jamais de la douleur et du sacrifice ayant permis à notre puissance d’être forgée et pourquoi le tribu à payer était si lourd.

Des siècles avant la Percée, lorsque les anciens Dieux arpentaient encore les terres, notre peuple et la guerre étaient comme deux faces d’une même pièce. Nos ancêtres étaient à la fois explorateurs et des guerriers, aussi bien sur terre que sur mer et contrairement à bien d’autres, nous n’avions pas peur des eaux profondes ni de leurs tempêtes. Par précaution nous combattions pour les riches ; cependant nous combattions aussi en nom de nos Dieux pour faire connaitre au monde la grande puissance qu’ils représentaient. Malheureusement, tout ceci changea à l’arrivée de tempêtes mystérieuses tombant des cieux.

Lorsque ces tempêtes se rependirent sur nos terres, beaucoup parmi nous se réjouirent, espérant que l’heure de Ragnarök soit enfin arrivée. Malheureusement, ces tempêtes sauvages n’étaient pas le signe d’un événement divin mais plutôt invoquées par des puissances énigmatiques provenant d’au-delà le grand Ásgarðr. L’une des histoires qui se répéta alors maintes fois autour du monde, est celle d’une famille ayant été prise dans l’une de ces tempêtes. N’ayant pas pleinement conscience de la force de ces tempêtes, leurs enfants ne s’abritèrent pas et restèrent dehors alors que la tempête battait son plein. Un par un, ils furent tués ou éparpillés par la puissance de l’orage. Lorsque la tempête fut passée, les parents pleurèrent ouvertement, berçant les corps sans vie de ceux qui n’avaient pas été emportés. Ils en appelèrent à la force d’Odin et jurèrent de parcourir le monde tant qu’ils n’auraient pas retrouvés leurs enfants. Pendant des décennies ce couple arpenta nos terres, bravant l’intensité des orages mais ne purent jamais retrouver leurs enfants. L’espoir est une chose volatile, mais encore présent dans leur cœur, il brillait comme jamais, certains le disaient alimenté par la puissance insondable des orages.

Après plus de trois décennies d’errance, le couple arriva à un petit village qui fut pris dans l’étau puissant d’une violente Tempête du Voile. Cette tempête, appelée Malveillance par les Royaumes Maudits, libéra de sa gueule béante un serpent massif. Le couple observa, impuissant le serpent détruisant le village de ses griffes, dents et magie impure. Ecartant ses épaules et se plaçant sur le chemin de l’immondice, le chef du village était debout, l’épée à la main, protégeant un groupe d’enfants de son bouclier. Sachant ce qu’il allait advenir, les enfants pleuraient de peur et de terreur, tous à l’exception d’un garçon qui fixait d’un air de défi l’énorme créature qui s’avançait vers eux. La réalité de cette âme si petite et si brave face à une telle horreur, après avoir passé leur vie à rechercher vainement leurs enfants, fut trop dure à supporter pour le couple. Il avait atteint son point de rupture. Ils chargèrent depuis les hauteurs de la colline, criant de toutes leurs forces et de toute leur rage sur le serpent. Ils firent encore une fois appel au Tout-Puissant pour recevoir sa force. Peut-être qu’Odin lui-même répondit à cet appel ou était-ce simplement les décennies de frustration et de tristesse couplées à la fière puissance que leurs paires avaient absorbés lors des tempêtes, quoi qu’il en soit le résultat fut immédiat. D’immenses vagues de puissance déferlèrent en eux et repartirent dans la tempête elle-même, se nourrissant de son intensité. La terre autour de ce modeste village tremblât ce jour-là, pas des piétinements de la créature géante, mais du poids de leurs pertes, car tout parent sait qu’il n’y a pas plus douloureux au monde que la perte de ses enfants.

La tempête répondit à leur furie, leur volonté et, à mesure qu’ils courraient, le couple changea. Leur vitesse était celle de Fenrir et alors qu’ils dévalaient le flanc de la colline, le chef du village faisait toujours face au serpent. C’était un homme solide mais il n’était rien devant la puissance du monstrueux serpent. Sa fin fut brève et il mourut vaillamment, comme un vrai guerrier, son épée éclatant sur le corps recouvert d’épaisses écailles de son ennemi. Le serpent haineux s’avança ensuite vers les enfants, se préparant à un repas savoureux, c’est alors que le garçon pris son courage à deux mains et la poignée brisée de l’épée de son père. Maintenant jeunes guerriers, s’il s’agissait de la saga du garçon ayant fraichement perdu son père, il aurait pourfendu lui-même la créature, seulement voilà nous sommes dans la vraie vie. Le garçon essaya de soulever l’épée et il échouât faute de force, celle-ci étant trop lourde, néanmoins son courage ne faillit pas. Par chance, alors que le serpent s’approchait des enfants, le couple lui aussi s’approchait et le père enragé attrapa l’épée cassée du valeureux garçon.

Sentant cette nouvelle puissance et cette rage sans limite, la créature compris qu’elle était à présent en danger et se tourna vers cette nouvelle menace. Se rétractant et hurlant furieusement, elle relâcha sa magie noire sur le père, qui eut été tué sur le coup sans la réaction instinctive de sa femme. Elle n’était une vraie guerrière, mais possédait cependant des capacités magiques et bien que n’étant pas familière avec l’ancienne langue magique, son amour pour son mari et son instinct maternel furent suffisant pour invoquer un bouclier magique qui les abrita. L’assaut de la créature atterrit inoffensivement sur le bouclier, mais le serpent, à présent prévenu, invoquât sa sombre magie vers le couple. Cette fois cependant, le père était prêt.

Beaucoup pensent que seule une femme peut crier à s’en briser l’âme mais ce jour-là, le cri du père couvrit le bruit même de l’orage alentour. Il cria pour la perte des siens et il y en avait beaucoup : d’innombrables enfants, des villages entiers, le brave père qui mourut ce jour-là défendant ces enfants et même pour toute la douleur ressentie au-delà du Royaume. Sous le poids de ces pertes, son bras armé devint fort tel le bras d’un ours tant et si bien que même le puissant Thor ne l’aurait pas envié ce jour-là. Cinglant avec rage, dans une transe de furie le père balança l’épée et alors que la créature tenta de dévier le coup, l’épée traversa ses écailles, sa chaire et ses os pour ouvrir la colossale bête en deux. Mais cette créature était un serpent et sa tête sans corps continua à mordre et claquer des dents tandis que le père continuait de frapper, enragé et criant fort alors qu’encore plus de puissance affluait en lui. Coup après coup il abattait l’épée sur cette horreur jusqu’à ce qu’il ne reste rien d’autre que des dents éclatées, un œil et quelques écailles intactes. La bête enfin morte, le couple s’effondra sur le sol épuisé par leurs efforts.

Pendant une semaine le couple resta étendu à dormir, leurs corps recouverts de torrents continus d’énergie, gardés par le garçon qu’ils avaient sauvé. En vérité tous les survivants du village voulaient cet honneur mais le garçon les éconduits. Quand le couple s’éveilla enfin, leurs corps et leurs esprits restaurés, ils n’avaient plus le moindre souvenir de ce qu’il s’était passé après leur descente de la colline en direction du village. Une fois le récit du garçon détaillants leurs exploits terminé, ils furent à la fois tristes et heureux d’avoir sauvés les enfants. Ils surent aussi que leur longue quête prenait fin car durant leur long sommeil le couple avait rêvé du garçon, de leurs enfants, de ce village, notre village. Une fois que le garçon réalisa que le couple avait récupéré il leur fit savoir qu’il devait partir, son père étant mort, le bien être des siens était à présent sa charge. Le couple demanda son nom au garçon et alors qu’il partait, tenant encore l’épée brisée de son père, il dit au couple « Je suis Sigurd, fils de Sigmund, chef déchu de notre peuple. »

L’histoire de Sigurd n’est pas encore terminée et les exploits du couple ne conduisirent pas simplement au salut de notre peuple, c’est de par leurs actions que notre race a gagné son nom et son formidable pouvoir. Lorsque les cris de fureur du couple libérèrent leur puissance forgée par la tempête, cette énergie déferla en nous, nous modifiant et faisant de nous plus que de simples humains. Bien qu’ayant appris de leurs rêves que leurs enfants étaient depuis longtemps morts perdus dans le Voile, leurs recherches n’étaient pas vaines, car ils nous ont sauvés, moi y compris. Nous les honorons chaque fois que nous combattons criant notre nom et remémorant leur douleur.

Les sacrifices, les pertes et les douleurs nous dirigent, pas la puissance des tempêtes contrairement à ce que disent ceux des Royaumes Maudits. Nous ne serons jamais vaincus et nous aussi sauverons les nôtres, au nom de ce que nous sommes et serons à jamais. Nous somme les Úlfhéðnars et nous attendons le jour où notre grand Roi fera de nouveau appel à nous pour sauver notre Royaume, notre monde.

Ainsi se termine ce conte.